De la Franc-maçonnerie à la gymnastique.
Histoire d’un idéal laïque et d’une salle de gymnastique

En 1931, sur les doléances instantes de parents d’élèves, un groupe de fervents de l’idéal laïque, à l’exemple de villes comme Bourg-en-Bresse ou Lyon, lancent l’idée de fonder à Ambérieu une Amicale Laïque, pour « arracher les jeunes gens à l’oisiveté dangereuse de la rue, les recréer en les instruisant, leur faire connaitre et comprendre leurs devoirs de citoyen en leur faisant aimer la république. »

Cette même année, le 19 décembre, sous la présidence de M. Louis Chevaux, dans une salle de la mairie, se tint l’assemblée générale constitutive de « l’Amicale laïque du Groupe Jules Ferry. »
Après avoir adopté les statuts de la nouvelle association, les amis de l’Ecole laïque nomment un conseil d’administration composé ainsi :
Mesdames et Mesdemoiselles : Roure, Chenavaz, Marin, Grea,
et Messieurs Chevaux, Gouet, Tillier, Poupon, Quinson, Niogret, Escudie et Gustin.
Ainsi commençait, rédigé par Charles Gustin, à l’époque instituteur à l’école de garçons Jules Ferry, le compte-rendu de cette réunion.
De par ses statuts, la nouvelle Société se proposait «l’éducation laïque et sociale des jeunes filles et jeunes gens au point de vue civique, philosophique, économique et artistique par des réunions périodiques, dans un local spécialement aménagé, et par l’organisation de conférences, cours, concerts, soirées de familles et voyages collectifs.»
Précieux encouragements : 215 adhésions se révèlent immédiatement,
Dès février 1932, en dépit des difficultés (manque de fonds, absence de locaux), un patronage assuré par les enseignants fonctionne le jeudi et pendant les vacances sous le préau des écoles. Des séances de Cinéma Educateur ont lieu le plus souvent dans une des salles de cinéma de la ville. Une section gymnique est créée pour les filles. Une sortie à Cerdon réunissant plus de 600 amicalistes, récompense les efforts des dirigeants. Les premiers pas de l’Amicale laïque furent des pas de géants.
En deux ans, grâce au dévouement et au désintéressement de ses membres, sa vitalité s’affirme, en dépit des difficultés. Ses effectifs en constante augmentation, ses progrès sans cesse croissants, ses réalisations toujours plus belles, en, font l’une des plus importantes sociétés de la ville.
De 1934 à 1939, l’Amicale connait un développement extraordinaire et toutes les manifestations qu’elle organise connaissent le succès : Cours de solfège, fêtes gymniques de nuit, séances théâtrales, participation aux grandes fêtes de jeunesse de la région…
On s’est longtemps souvenu à Ambérieu des nombreuses sorties de l’Amicale et plus particulièrement du voyage à Vienne un dimanche de juillet 1937. Il fallut, ce jour-là, louer deux trains spéciaux à la SNCF, remplis uniquement par des Ambarrois !
Le premier emmena les enfants et leurs accompagnateurs; le deuxième transporta les parents, en tout plus de 1400 participants. Ambérieu avait été vidé de ses habitants !..
La section Gymnique Féminine commença à fonctionner vers 1935 avec des gyms de 12 à 16 ans. Leurs monitrices étaient deux institutrices qui les entraînaient le soir, dans le vieux local du Réveil, quand les gymnastes garçons le laissaient libre. Des élèves monitrices suivaient des stages à Bourg, les dimanches après-midi, pendant six à sept mois de l’année.
En 1938, l’Amicale comptait quatre Sections gymniques féminines, groupant 130 Gyms de 10 à 18 ans.
Durant les années 1938-1939-1940, l’activité ne diminue pas malgré les mobilisations successives, la guerre et ses funestes conséquences. Si certaines des activités traditionnelles sont interrompues, d’autres plus humaines se font jour : tricot, colis aux mobilisés, patronages, secours aux personnes en difficulté, …
Déjà en 1938, lors de l’assemblée générale, Monsieur Maurice Morel, secrétaire de l’Amicale, exprimait dans son rapport moral, « les regrets de se sentir trop à l’étroit pour les patronages, les bals, les activités et fêtes d’intérieur. Mais un jour viendra, vivons d’espoir » concluait-il. De sombres années allaient s’écouler.
La guerre survient en 1939, puis arrive l’occupation allemande et le régime de Vichy.
Les années 1941-1942-1943 sont des années sombres pour l’Amicale, une amicale qui, parce qu’elle se dit laïque , ne tarde pas à subir les tracasseries du nouveau régime. Contrainte même de changer son nom (le mot « laïque » est supprimé), elle mène volontairement une vie latente pour ne pas être obligée de suivre des directives contraires à son idéal.
La présence de l’occupant n’arrange pas les choses et crée de nouvelles inquiétudes.
Les dirigeants d’alors, craignant une confiscation des biens, distribuent la plus grande partie des fonds disponibles aux oeuvres scolaires et post-scolaires (18 000 F en 1941 ) , le reliquat étant déposé en lieu sûr.
Durant cette période, seules les sections gymniques féminines sont maintenues.
Comme tous les Français dignes de ce nom, l’Amicale laÏque subit, mais ne désespère pas.
Un certain nombre d’organisations considérées comme suspectes, dont les loges maçonniques, sont mises à l’index et dissoutes. C’est pourquoi les biens de l’Immobilière Philanthropique d’Ambérieu sont mis sous séquestre par l’Etat Français (régime de Pétain) le 10 février 1941 en exécution des lois des 13 août et 5 octobre 1940.
Ces biens sont attribués par la suite (le 1er septembre 1943) au Comité départemental de l’Ain pour la Lutte contre la Tuberculose et la Protection de la Santé publique.
L’immeuble qui sera acquis, est partiellement sinistré lors du bombardement du 25 mai 1944.

1945 …. La libération.
Grâce à l’aide du Sou des écoles laïques, l’Amicale renaît et, avec la république rétablie, retrouve son véritable nom.
Les difficultés des années écoulées ont fait jaillir un sang nouveau, de désintéressement et de dévouement. L’Amicale Laïque Jules Ferry reprend sa place.
Forte de 1350 membres (Ambérieu compte alors 7000 habitants.) , elle devient à nouveau l’une des plus populaires et des plus actives association de la ville.
Le cycle de ses activités reprend, va se renouveler et s’amplifier.
Ce n’est que le 12 décembre 1945, par un jugement du tribunal civil de Belley que les biens meubles et immeubles placés sous séquestre sont restitués à la Société Immobilière Philanthropique d’Ambérieu. Mais l’assemblée générale de celle-ci avait préalablement prononcé la dissolution de ladite société (5 juillet 1945) et trois liquidateurs (MM. Barbe, Chantereau et Giroud) avaient été désignés pour procéder à la vente de l’immeuble lui appartenant.
C’est alors que l’Amicale Laïque Jules Ferry fait connaître son désir d’acheter la propriété.
Au sortir de la guerre, elle reprend ses activités, mais se trouve en manque de local pour les pratiquer. La commune n’était pas en capacité, à l’époque, d’offrir des locaux à une association. Les Amicalistes décidèrent donc de se débrouiller par eux-mêmes.
Dès le 20 décembre 1945, l’assemblée générale chargeait une commission de sept membres (Mesdemoiselles Charbonnier, Duclos, Messieurs Aujard, Chevaux, Deleaz, Gouet, et Melin de rechercher les possibilités d’acquérir un local.
Une opportunité allait rapidement se présenter.
Petit rappel historique
Le 11 septembre 1894, aux termes d’un acte reçu par Maitre Aguetant, notaire à Ambérieu, la société civile de la fraternité Bugeysienne, loge maçonnique d’Ambéreu-en-Bugey, avait fait l’acquisition d’une propriété sur la commune au lieu-dit « Champ de la fontaine », afin d’édifier en particulier sur ce terrain, un temple maçonnique.
Mademoiselle Marie Guillet était la propriétaire rentière de cet immeuble pour l’avoir recueilli dans la succession de son aïeule maternelle dont elle était seule héritière.
Le 17 février 1934, la Fraternité vendait à la société anonyme Immobilière Philantropique, en fait autre appellation de la société de kla loge maçonnique, cette propriété composée alors d’un bâtiment ayant deux pièces au rez-de-chaussée, l’une étant une salle de représentations cinématographiques, cours devant, jardin derrière et passage à l’Est.
Le 10 février 1941, ces biens sont mis sous séquestre, en exécution des lois pétainistes des 13 août et 5 octobre 1940. Ils ont été attribués par la suite, le 1er septembre 1943, au comité départemental de l’Ain pour la lutte contre la tuberculose et la protection de la santé publique.
Après la libération, par décision du 12 décembre 1945, le tribunal civil de première instance de Belley considèrera que « cet acte de disposition des biens est complètement nul. »
Préalablement, la société anonyme philantropique d’Ambérieu-en-Bugey avait été dissoute suite à une assemblée générale extraordinaire, le 5 juillet 1945, et des liquidateurs désignés : Messieurs Nestor Barbe et Eugène Giroud.
Ce rappel du passé nous ramène à l’opportunité évoquée plus haut.
Sur proposition de la Commission désignée, grâce à la complicité de Monsieur Louis CHEVAUX, Président de l’Amicale et propriétaire d’un terrain contigu, et probablement aussi à la bienveillance des liquidateurs de la Société de la Loge maçonnique, le Conseil d’Administration de l’Amicale Laïque Jules Ferry décide ( 18 voix pour, 2 abstentions) , le 18 janvier 1946, de procéder à l’achat ( 355000 F à payer comptant ) de cette propriété bâtie ayant appartenue à la Société Immobilière Philanthropique d’AMBERIEU, ( façade sur l’avenue Sarrail , environ 10 ares de terrain ).
A cet effet, il est créé, le 11 février 1946, la Société Civile de l’Amicale Laïque qui décide aussitôt de procéder à un emprunt de 500000 F sous forme d’actions à dividende variable.
Des reçus provisoires seront remis aux Souscripteurs, les sommes perçues devant être déposées au Crédit Lyonnais. Ouverte le 26 février, la souscription est close le 21 mars, une somme de 475000 F ayant été recueillie. De nombreux Ambarrois, souvent de condition modeste avaient spontanément répondu à l’appel de l’Amicale. Les actions devaient être remboursées par tirage au sort et les intérêts payés ( 3 % ) le 1er avril ( ! ) de chaque année.
A noter qu’après quelques années seulement, capital et intérêts furent abandonnés par les souscripteurs à la trésorerie de l’Amicale.
L ‘Amicale obtient la jouissance de l’immeuble dès le 1er mai 1946, la signature de l’acte notarié intervenant le 25 mai 1946 en l’étude de Maître GILLIOT. Cet acte décrit ainsi l’immeuble acquis:
« un grand bâtiment comprenant un vestibule à l’entrée avec cave et grenier dans lequel sont installées deux loges en bois dites « chambres de réflexion » , une grande pièce en bon état, avec porte sur le côté, surmontée d’un petit grenier et présentant dans son angle deux autres « chambres de réflexion » et une grande pièce figurant vraisemblablement le temple maçonnique au plafond stylisé..»
Déjà, dès le 14 mai, il avait été procédé aux réparations les plus urgentes ( toiture notamment), le mur intérieur séparant l’ancienne salle de cinéma et la salle de réunions étant abattu. Quelques travaux d’aménagement intérieur ayant été effectués avec célérité, l’inauguration officielle de ce qui était devenu « la Salle de l’Amicale Laïque Jules Ferry » put avoir lieu le ter décembre 1946.
On notait la présence des Autorités municipales, de nombreux présidents d’associations locales ainsi que celle d’un public enthousiaste.
Il y eut un vin d’honneur, puis une kermesse avec la participation de l’Amicale des Accordéonistes d’Ambérieu et l’organisation d’une grande Tombola.
Date mémorable et grand succès populaire !
Cette propriété était alors cadastrée au lieu-dit « champ de la Fontaine »; elle couvrait une superficie de 1124 m2 environ (ou 1184 m2?) décomposée comme suit : sol = 350 m2, jardin = ~200 m2, terre = 442 m2, le reste en bâti.
La première propriétaire connue est mademoiselle Marie Guillet (ou Gillet), rentière, qui tenait l’immeuble de son aïeul maternel. Elle a vendu cette propriété le 11 septembre 1894 à une société civile : « La Fraternité Bugeysienne d’Ambérieu » (loge maçonnique). En liquidation le 17 février 1934, cette société cède la propriété à la Société Anonyme Immobilière d’Ambérieu (autre loge maçonnique) pour un montant de 15 000 francs.
Auparavant, la salle avait quelque temps été utilisée comme salle de cinéma.
Pour l’acquisition du local, il est créé, le 11 février 1946, la Société Civile de l’Amicale Laïque qui décide aussitôt de procéder à un emprunt de 500 000 F sous forme d’actions à dividende variable.
Des reçus provisoires seront remis aux Souscripteurs, les sommes perçues devant être déposées au Crédit Lyonnais. Ouverte le 26 février, la souscription est close le 21 mars, une somme de 475000 F ayant été recueillie. De nombreux Ambarrois, souvent de condition modeste avaient spontanément répondu à l’appel de l’Amicale. Les actions devaient être remboursées par tirage au sort et les intérêts payés ( 3 % ) le 1er avril (! ) de chaque année.

.>>> Les billets de souscription, transmis par René Cyvoct au président Métayer.
Au premier plan, le plus important, celui de Mademoiselle Charlotte Duclos, 3 000 francs en 1946 non remboursé. <<<
A noter qu’après quelques années seulement, capital et intérêts furent abandonnés par les Souscripteurs à la Trésorerie de l’Amicale.
Déjà, dès le 14 mai 1946, il avait été procédé aux réparations les plus urgentes (toiture notamment), le mur intérieur séparant l’Ancienne Salle de Cinéma et la Salle de Réunions étant abattu. Quelques travaux d’aménagement intérieur ayant été effectués avec célérité, l’inauguration officielle de ce qui était devenu «Salle de l’Amicale Laïque Jules Ferry» put avoir lieu le 1er décembre 1946.
Dans les années 80, une extension est construite pour accueillir un praticable dynamique devenu indispensable.
En 1997, suite à la construction d’une salle spécialisée à Bellièvre, la gymnastique artistique féminine quitte ses agrès de la gare. La gymnastique rythmique prend le relai, rejoint la GAF en importance, et gagne ses lettres de noblesse dans les compétitions nationales.

En 1999, deux familles, Moiriat et Métayer, passent une semaine d’été à peindre la façade grisâtre face à l’avenue, grâce au prêt d’un échafaudage de l’entreprise Corbioli.
Au début des années 2000, grâce à l’apport des subventions accompagnant la création d’un emploi jeunes, des travaux de rafraichissement sont réalisés : goudronnage du parking,en 2002, peinture des salles en 2003, crépi de la façade en 2004.
Le samedi 12 janvier 2013, sous l’initiative du président René Métayer, en présence de Mme le maire d’Ambérieu, la salle était baptisée du nom de René Cyvoct, secrétaire dévoué de l’amicale pendant 45 ans.
En août 2017, la Communauté de communes de la Plaine de l’Ain émet l’intention d’acquérir la propriété pour l’intégrer dans le projet de refonte du Quartier. L’emprise est finalement sortie du projet.

En conclusion de ce récit, voici deux témoignages particulièrement évocateurs, recueillis en 1985:
* Tout d’abord celui de Mademoiselle Charlotte DUCLOS qui fut longtemps Vice-présidente de l’A.L.J.F. et Directrice des Sections gymniques féminines de 1944 à 1965:
«A l’achat, ce local était tout noir, tout poussiéreux, divisé en quantité de petites salles par des cloisons. Les membres du Bureau retroussèrent leurs manches et leurs efforts dégagèrent une grande Salle au sol en ciment, précédée d’une petite entrée et suivie d’une scène et de deux loges. Bien vite, ce bâtiment devint une salle à tout faire et permit à l’Amicale de développer des activités variées, capables de cultiver les enfants et les gens d’AMBERIEU ou de les distraire.
On y entraîna les sections gymniques dont l’effectif augmenta vite et occupa les fillettes depuis six ans jusqu’aux jeunes filles de 18 ans ou plus. On y fit des bals : bals des catherinettes, fin novembre, bals costumés pour Mardi-gras, principalement pour les enfants, bal du muguet pour le 1er mai; on y fit du cinéma éducateur le jeudi après-midi, des concerts ou des représentations d’artistes, des fêtes gymniques, des galas de danse, etc…»
* Ensuite, celui de Madame Juliette LAY, en 1985,, elle aussi administratrice de l’A.L.J.F., responsable des Sections gymniques féminines après avoir été pratiquante et monitrice:
«1945 – C’était notre gym.
40 ans déjà, comme le temps passe vite à l’ALJF !
Je me souviens encore de mes débuts dans cette Salle si chère à mon cœur. Une salle vieillotte, sans confort: WC à l’extérieur au bout de la cour, pas de chauffage, une installation précaire. Il fallait l’aimer, cette Gym, pour s’entraîner sur des tapis paillassons, ceux sur lesquels en 1985, on essuie les pieds avant d’entrer dans la salle !… On avait un bon gros cheval de saut. Il sert maintenant (en 1985) à l’entraînement des parcours. Brave bête, elle en a v u des cavalières , des amazones, des écuyères, souvenez-vous ! Les barres asymétriques étaient inconnues; on utilisait les bonnes vieilles barres parallèles.
Les tremplins ? Fabriqués par des parents : c’était du solide. Pas de praticable non plus : pour les exercices au sol, quelques tapis rugueux. Une poutre d’équilibre non recouverte. Et c’était tout. Bref, la Préhistoire!
Et nos sorties, parlons – en un peu de nos sorties. Nous couchions sur de la paille, à même le sol. Que de parties de rires ces nuits-là !
Quant aux compétitions, elles se déroulaient à l’extérieur, même lorsqu’il pleuvait.
Et l’après-midi, grande fête sportive, avec gymnastique, danse. Auparavant, il y avait le grand défilé : Que c’était donc joli, toutes ces couleurs, un vrai parterre de fleurs.
Maintenant (1985), tout a évolué et c’est tant mieux. Nous possédons deux beles salles bien éclairées, avec tout le confort nécessaire à l’entrainement afin que nos petites gyms se sentenr bien pour travailler et appoeter de bons résultéts au club.
Longue vie à la gymnastique, à l’Amicale. »
En mars 2022, le président Métayer fait estimer le bien par une agence immobilière afin de réactualiser les chiffres. Cette estimation donne une fourchette de 225 000 à 240 000.euros.
* * * * * * * * *
Annexe de l’acte immobilier.
Une propriété sise 30 (devenu 40), avenue du général Sarrail, à Ambérieu, ayant la façade sur cette rue et qui comporte un grand bâtiment comprenant un vestibule à l’entrée avec cave et grenier dans lequel sont installées deux loges en bois dites « chambres de réflexion », une grande pièce en bon état utilisée comme salle de spectacle, un vestibule à la suite avec porte sur le côté surmonté d’un petit grenier et présentant dans son angle deux autres « chambres de réflexion » et une autre grande pièce figurant vraisemblablement le temple maçonnique au plafond stylisé dans laquelle se trouve une estrade et deux placards muraux. A la suite du bâtiment se trouvent des cabinets d’aisance en maçonnerie et un petit jardin, dans le fond de la cour, un hangar en bois adossé à l’angle des murs. Derrière la porte en fer donnant accès dans l’avenue, se trouvent d’un côté deux appentis contigus en béton de construction très légère et récente, de l’autre un lavabo et un urinoir. Le tout est clos de murs en partie mitoyens et couvre une superficie de 1124m2 environ, cadastrée lieu-dit « Champ de la fontaine » sous le n° 1876p section G; il est confiné au sud par l’avenue du général Sarrail, à l’est et au nord par la propriété Chevaux, à l’ouest par la propriété Marcelpoil.

Ce dossier, rédigé par René Métayer, puise ses sources dans les documents légués par René Cyvoct.
10 décembre 2023
A noter qu’après quelques années seulement, capital et intérêts furent abandonnés par les Souscripteurs à la Trésorerie de l’Amicale.
Déjà, dès le 14 mai 1946, il avait été procédé aux réparations les plus urgentes (toiture notamment), le mur intérieur séparant l’Ancienne Salle de Cinéma et la Salle de Réunions étant abattu. Quelques travaux d’aménagement intérieur ayant été effectués avec célérité, l’inauguration officielle de ce qui était devenu «Salle de l’Amicale Laïque Jules Ferry» put avoir lieu le 1er décembre 1946.
Dans les années 80, une extension est construite pour accueillir un praticable dynamique devenu indispensable.
En 1997, suite à la construction d’une salle spécialisée à Bellièvre, la gymnastique artistique féminine quitte ses agrès de la gare. La gymnastique rythmique prend le relai, rejoint la GAF en importance, et gagne ses lettres de noblesse dans les compétitions nationales.
En 1999, deux familles, Moiriat et Métayer, passent une semaine d’été à peindre la façade grisâtre face à l’avenue, grâce au prêt d’un échafaudage de l’entreprise Corbioli.